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SCOT-CEILIDH Danses Ecossaises CEP-LORIENT
15 octobre 2015

Le Mouvement International voire Mondial de la danse écossaise

Le mouvement international voire mondial de la danse écossaise n’est pas épargné par la vitesse des changements parfois très perturbateurs qui touchent nos sociétés, où les anciens rythmes sociétaux, stables et lents, se prêtaient naturellement à une évolution également lente et sereine.

Ce fut Margaret Thatcher, qui ne cessa de marteler le slogan « dès à présent, il faut accepter que face aux bouleversements économiques, le particulier doit s’apprêter à faire plusieurs métiers pendant sa vie, donc de se réinventer constamment. » La même dame de fer nous rappelait souvent que « la société n’existe plus…. il n’y a que l’individu et la famille ! » En grinçant des dents, on est obligé de constater que la « prophète » a dit vrai, les gens sont appelés à se recycler pour trouver un emploi, la société de consommation crée des gens de plus en plus individualistes et renfermés sur eux-mêmes.

Rassurez-vous, je n’ai pas l’intention de me lancer dans un discours idéologique, mais seulement d’essayer d’identifier dans la mesure de mes possibilités les forces qui peuvent influencer nos choix et nos actions. Je suis persuadé cependant, que l’on peut remonter de cause à effet pour aboutir à une meilleure compréhension de ce tourbillon qui s’abat sur nous et qui nous touchent dans nos moindres sentiments et activités.

Je passe tout de suite à notre activité sociale favorite, la danse écossaise. Pour commencer j’ai été témoin en Ecosse des changements radicaux dans les pratiques de la danse.

Dans le temps, (les années cinquante et soixante) pour participer dans un vrai ceilidh* à Glasgow, il fallait fréquenter soit le centre culturel des gens des Highlands (The Highlanders’ Institute) où la salle des fêtes du quartier de Govan (The Govan Town Hall) où la plupart des exilés des Highlands avaient tendance à s’installer. Là, l’ambiance fut de la joie débridée, des danses où on prenait la mesure de son partenaire effectuant des pas sautillants et tout cela au son d’une musique entraînante et combien rythmée. Des jeunes gens se lançaient dans la danse avec toute l’énergie et l’enthousiasme que l’on s’attend d’eux ; les seniors faisaient des pas appropriés à leur âge, mais dans le cœur, le feu brûlait toujours.

Quelles danses ? On y rencontrait des danses que l’on n’avait jamais vu ailleurs telles (The Dunoon Barn Dance). Mais des danses que l’on pouvait apprendre très vite sur le tas à l’aide d’un partenaire sympathique. Des danses qui existaient aussi dans nos campagnes et villages des Lowlands (donc pas seulement des Highlands) mais il fallait habiter une ferme ou un village pour en profiter ! Quelle chance de pouvoir aller danser en pleine ville de Glasgow… un peu comme les Bretons à la mission bretonne ou Ty Breizh à Paris).

Et puis, et puis…. est arrivé un autre style de danse dans notre société tel le « Twist » où d’autres façons de danser hautement individualistes où on faisait son « numéro » avec des gestes des bras et quelques pas insolites…. mais TOUT SEUL, on ne se touchait plus, sauf dans le rock où il y avait une complicité totale entre cavalier et cavalière…. un style de danse qui nous parvenait sans doute d’une tradition très populaire par ailleurs afro-américain. En 1964 j’ai quitté la Grande Bretagne pour effectuer une année comme assistant d’anglais à l’E.N.G. de Vannes.

A mon départ les jeunes Ecossais apprenaient les danses de couple plus ou moins européennes, Quick-Step, Modern Waltz, Tango, Fox-Trot. A mon retour, ce fut le Twist….. Je ne l’ai jamais appris, cela me disait strictement rien.

Pendant presqu’un quart de siècle les choses sont restées ainsi…. les Highlanders, peu nombreux et les gens de la campagne des Lowlands, peu nombreux, ont continué à organiser leurs ceilidhs*, mais la grande majorité du public a suivi une autre voie. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais les ceilidhs* ont commencé à faire une percée parmi les jeunes, dans un premier temps chez les étudiants, mais peu à peu dans d’autres milieux. Pour la première fois depuis des décennies, on se touchait dans la danse, on sentait son partenaire et dans des simples danses à figures, on prenait un plaisir fou à danser ensemble.

Je me rappelle avec un plaisir intense un moment inoubliable (l’an 2000) dans ma propre université à Edimbourg lors d’un ceilidh* organisé par mon pipe band à l’université, un des sonneurs s’est approché de moi tout excité…. mais, qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe ?... c’est trop, c’est trop !! Oui, ils étaient en train de se débarrasser d’une certaine forme d’aliénation et de retrouver un vrai sens de communauté…. et écossais par-dessus le marché !

Dans mon prochain article je vais décrire le sort et l’évolution d’autres formes de danse en Ecosse.

 

Andrew

  

*Ceilidh (céli en irlandais), un mot gaélique qui veut dire tout simplement « être ensemble, » un moment de contact avec l’autre.

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